• Chapitre 1 : Ici, tout le monde aime les legendes.

     

    Dans un monde où les continents ne se sont jamais separés, dans un monde coincé à l'âge de la vapeur, il est conté une légende: celle des rails d'or et du train d'argent. Des rails de train traversants terres et mers, faisant le tour de notre pauvre monde en ligne droite. Et un train d'argent, qui apportera gloire, richesse, et tant d'autres choses à tous ceux qui auront le courage de monter dedans et de mener à bien leur tour du monde. 

    Tout ceci n'est qu'une vieille légende, mais, là-bas, dans le monde de Pangueos, tout le monde aime les légendes. Nombreux sont les hommes qui tentèrent leur chance sur ces rails d'or. Certains par bravoure et par goût du voyage, d'autres par appât du gain. Et nombreux sont les équipages disparus en cours de route. À vrai dire, personne n'a encore mené ce voyage à bien. Les causes sont nombreuses: certains parlent de pirates, d'autres de malédictions. Et d'autres ne parlaient pas: ils pariaient. Car commencer ce périple n'est pas gratuit. Un tribut est à payer, une somme d'argent bien importante. Et, évidemment, ceux qui parviendront à survivre au voyage gagneront la somme de tout les tributs. Gloire, richesse... il faut bien que la légende tienne debout! D'où va tomber cette dite "richesse" si ce n'est que de la poche des braves qui ont echoués? 

     

    Mais toute légende a une fin, ou plutôt, disons que toute légende a un réel début: pas celui qu'on raconte, mais celui que certains vivent. Et c'est l'histoire de ces personnes qui va vous être contée ici. 

     

             ____________

     

    Cette fois, c'était la fois de trop. Et même si Chris pensait la même chose à chaque fois qu'on lui refusait un travail, cette fois-ci, c'était la dernière fois qu'il se voyait refuser un boulot. La dernière, je vous dis. 

    Christopher Aghan -de son vrai nom- a pourtant tout essayé : 

    Mécanicien, livreur, épicier, chauffeur... Même homme à tout faire ! Mais rien à faire: quand il s'agit de travail, personne n'a besoin d'un boiteux. Si bien qu'à chaque fois que le dit boiteux entrait dans un commerce, prêt à se faire embaucher, cela finissait de par un claquement de porte sourd accompagné d'un bon nombre de jurons de la part du jeune homme.

     

    " Barbares ! Incultes ! ILLETRÉS !  Voila ce qu'il vous dit l'éclopé ! Depuis quand il faut ses deux jambes pour tenir une epicer– "

     

    Il n'eu pas le temps de finir ses remontrances, dépourvu de tout équilibre, Chris se serait fracassé  contre le pavé si sa canne ne l'avait pas retenue. Il grinçât des dents, prenant bien soin de mettre tout le poids de son corps sur sa canne, à défaut d'une jambe valide, et repris sa marche. 

    Sa jambe droite: voici donc la source principale de tous ses problèmes. Pour un accident de travail, à un âge si précoce, il s'en était bien tiré. Il aurait pu avoir une jambe de bois à quinze ans, mais il a juste fini boiteux de la jambe droite. Malheureusement, c'est à croire qu'il ne s'en est pas assez bien tiré pour retrouver un travail descent après cet incident. Bien sûr, il y avait des hauts et des bas, mais en cette période de fin d'hiver, le travail manquait, et encore plus pour lui. Enfin, il y a pire comme situation financière, monsieur est propriétaire, ou du moins à demi...

     

    Il sortit de ses pensées amères lorsqu'il arriva devant une vieille locomotive posée dans un recoin sombre du quartier de Pangueos. Voilà donc sa "demi propriété": une vieille locomotive toute rafistolée qui lui servait d'abris de fortune. Enfin, fortune, façon de parler.

    Il serra les dents, toqua à deux reprises et attendit jusqu'à ce que la porte s'entrebaille, laissant entrevoir le visage couvert de crasse d'une jeune fille fatiguée qui lui rétorqua d'un air narquois : 

     

    " Oh, laisse-moi deviner, toi tu n'as pas plu à l'épicier. " 

    Chris ne répondit pas à la remarque, mais passa la porte qu'on lui avait ouvert. Grommelant entre ses dents :

    " Pas moyen de se renflouer dans cette fichu ville... "

    " Oh que si il y en a ! Tu fais juste ton difficile ! " 

    " Difficile?! Et ça tu crois que ce n'est pas difficile? " rétorquât-il en pointant sa jambe du doigt. Le ton avait déjà monté. Ce genre de dispute entre ces deux là était de plus en plus fréquent, mais  n'aboutissait à rien: ni solution, ni réelle rancoeur. Mais bon, cousin comme cochon, cela ne les empechait pas de s'engueuler sévèrement, surtout quant il s'agissait d'argent. 

    " Roh ça va Chris, cesse de faire comme si tu étais le héros de je-ne-sais quelle tragédie antique, t'as 15 ans ! J'ai besoin de te refaire la définition du mot "adulte?" Repris son aînée, en prenant soin de mimer les guillemets avec ses doigts. 

    " Tragédie antique ou pas, le message est bien clair : Je n'ai pas de boulot, et on est fauchés. Et non Alyssa, travailler deux fois plus et croiser les doigts n'est pas une solution. "

    " Oh mais alors t'as qu'à me la dire ta solution miracle monsieur la drama-queen !"

    " Tant mieux parce que j'en ai une de solution miracle, et tu sais très bien laquelle ! " 

    Le silence se fit. Tous deux savaient en effet à quoi Chris faisait allusion. Le jeune homme soupira et posa son poing contre la table. Comme si il l'avait frappée, mais non, pas du tout. Au lieu de ça, il prit une voix calme mais décidée pour annoncer à haute voix ce que sa cousine redoutait d'entendre. 

    " On n'a pas le choix Alyssa: on va payer le tribut, et on va mettre cette locomotive sur les rails d'or. Et peu importe combien de personnes on devra rallier à notre cause pour pouvoir payer le prix du tribut plus le prix d'un wagon supplémentaire: demain, on met les voiles. " 

     

     

    _____________

    Voila le premier chapitre de mon bébé : All Abord the Silver Train! S'il vous plait, n'hésitez pas à commenter, j'aime toujours recevoir des avis, c'est la premiere fois que je decide de poster mon histoire en ligne, je suis un peu nerveuse, disont ça comme ça... Enfin, si ça vous a plus, faites le moi savoir! Et on se revoit au prochain chapitre, à la revoyure !

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    Chapitre 2 : Faut-il encore trouver un équipage...

     

     

    Le lendemain, les deux cousins tenaient leur parole et décidèrent de chercher un équipage, et pour cela, quoi de mieux quoi d'accoster les premiers venus dans la rue ? Non, mieux que ça, quoi de mieux que de prendre une vieille fontaine comme piédestal et de faire rayonner son éloquence à travers un joli discourt improvisé ? On aurait trouvé mieux,mais ça aurait prit trop de temps : pour faire rapide, il faut faire du bruit. 

    Et c'est ainsi que dès le petit matin, on pouvait observer -mais surtout entendre- deux jeune gens plaidants leur cause, debout sur le rebord de la fontaine d'une grande place marchande. Et ça semblait marcher, car une petite foule s'était formée autour d'Alyssa et de Chris, ce qui ne faisait que les motiver encore plus dans leur tirade. 

     

    — Vivre ou trouver de quoi vivre autre part ! C'est ça la devise de la ville dans laquelle vous voulez vivre ? Non, sérieusement. Je suis prête à parier que la moitié d'entre vous n'on pas de gagne- pain, et on vous comprend ! On est dans la même galère et c'est pour ça qu'on va VOUS sortir de ce pétrin, et on se sort de notre pétrin en prime! 

     

    Alyssa semblait se prendre au jeu en disant ces dernières phrases, elle passait parmis la foule, l'air convaincu de ses propos, alors que Chris restait debout sur la fontaine, continuant ce que sa cousine avais commencé d'expliquer. 

     

    — Même la devise de cette ville nous supplie de partir, s'il vous plait, braves habitants de Pangueos, nous avons déjà combattu des hivers plus féroces que ça, je le sais, mais jamais sans payer le prix de quelques vies fauchées par la faim et le froid, c'est ainsi et ça ne changera pas. Voulez- vous donc vous contentez de vous réjouir ? Vous estimant chanceux de ne pas avoir été la victime de la misère cette année ? Et l'année prochaine alors ?

     

    Le jeune brun s'appuya sur sa canne et descendit du rebord de la fontaine et commença à pointer de sa canne des gens au hasard dans la foule.

     

    — P'têtre le prochain ça sera toi, ou p't'être toi ! Ou bien toi le petit blond qui nous regarde comme si on était des bêtes de foire, mais je t'en prie approche-toi !

     

    Qu'est-ce que le boiteux se mettait en scène des fois... Même Alyssa, qui se tenait à présent à côté de lui, avait du mal à faire de même. Que voulez-vous, on ne s'invente pas drama queen en une soirée.

     

     Chris fit un signe bien exsagéré à la personne concernée pour qu'elle s'approche. Notez cependant que ce "petit blond à l'air méprisant" n'était pas si petit que ça...À vrai dire il était presque plus grand qu' Alyssa, et cette derrière était ce qu'on pouvait qualifier de "grande perche" . La preuve : elle dépassait Chris et son patron. Et travaillant dans une usine de métallurgie, croyez moi, il en faut une de grande carrure. Mais revenons à notre blondinet.

     C'était une contradiction sur place : comment avoir une tête de bourgeois et traîner dans les quartiers pauvres de Pangueos ? C'est la question qu'on pouvait se poser en croisant le regard du blond qui faisait face à Chris. Ses traits semblaient raffinés, et pourtant froids, son regard était froid aussi, d'un bleu glacial je dirais même. D'une stature plutôt imposante, on notait néanmoins son jeune âge... Un peu plus que 17 ans, Sûrement. Le jeune inconnu se tenait droit, comme fier d'avoir été élevé parmi la noblesse. Ses cheveux blonds platine étaient soigneusement coiffés sur le côté. Et on aurait pu jurer que sa peau transpirait la richesse.

    On est en droit de se demander comment un tel individu a réussit à se fondre dans une foule des quartier pauvre sans se faire remarquer, ou au moins sans recevoir un ou deux regards désobligeants. C'est pourtant connu : ici, à Pangueos, on n'a pas pas besoin d'or pour être haineux. Mais il n'en était rien, peut-être parce qu'il était intimidant ? Non... Une cape? Non plus... Une escorte? 

     

    Chris se mit sur la pointe des pieds et jeta un coup d'œil derrière le blond. En effet, on pouvait voir deux gardes du corps assis à une table non loin, qui observaient attentivement la scène, prêt à bondir au moindre geste violent. Alyssa suivit son regard et claqua sa main contre son front lorsqu' elle aperçu la "garde personnelle" de leur interlocuteur.

     

    — Chriiiis, bordel, sur toutes les personnes que tu peux défier dans la foule, tu choisis le SEUL qui-

     

    Le noble haussa un sourcil, et avant qu'Alyssa ai le temps de finir sa phrase, Chris l'interompait, levant un doigt au niveau de sa tête, comme un professeur qui tente d'expliquer je ne sais quelle notion à des enfants.

     

    — Il suffit ! Je ne défis personne, je discute avec, hum, toi là. 

    Il pointa du doigt son interlocuteur, qui soupira et lui répondit d'un ton fatigué.

     

    — Joan Aso.

     

    — Voilààà, je parle avec Joan ! 

     

    Et la foule écoutait, comme accablée par la scène qui se produisait devant leurs yeux, pariant silencieusement à quel moment les deux bouffons allaient se faire traîner jusqu'aux autorités par les deux gardes de Joan. 

     

    — Dis moi, Joan, qu'est-ce qui nous vaut cet air si méprisant ? 

    Dire que Joan semblais méprisant etait un bien grand mot, normal, ce sont les mots de Chris. Du haut de ses un-mètre-soixante-cinq, ce dernier parle comme un dramaturge récitant sa pièce de thêatre.

     Mais non, le noble devant lui n'était pas méprisant, il semblais presque peiné par tant de naïveté. — Oh, je ne sais pas, peut-être parce que vous parlez d'une opération suicide comme si cette dernière était notre seul salut. Vous amenez des hommes a une mort certaine en leurs promettant rien de plus que de l'or, que du "fric" 

     

    Cette fois-ci, c'était au tour d'Alyssa de prendre sa place devant Joan pour lui déclarer d'un ton fier 

    — Mais on n'le fait pas pour le fric !

    — Oh non ! 

    — On l'fait pour beaucoup de fric ! 

    — Et ouais ! 

    — Cents lingo ! Mille lingos ! 

    — Des milliards même ! 

     

    Et à nouveau, les deux cousin se tournèrent vers la foule, gueulant de plus belle : 

    — On ne vous demande pas d'être d'accord avec nos motivations !

    — On vous demande de suivre les vôtres ! Et ne me dites pas que vous n'avez aucune raison de vous tirer de cet enfer ! Nous c'est l'or qu'on va chercher sur ces railles. Et c'est l'or qui nous manque et vous savez pourquoi ! 

    — Alors que tout ceux qui n'ai jamais rêvé de gloire et de richesse s'écartent ! 

    — Et que tout les volontaires avancent, car dans trois jours on fout le camp ! 

     

    Un grand silence se fit.La foule les encerclais tout les trois dans le plus religieux des silence.

     

    Ou du moins jusqu'à ce qu'un quatrième s'avance.

     

    ________________________

     

    Mother of Hirsch ! Quel suspens ! Quel est donc cet inconue qui se porte volontaire dans le plan foireux de nos deux protagonistes ? ou devrai-je dire trois ? Ou quatre ? Ou cinq? QUOI? CINQ?!

    Voila donc le nouveau chapitre de All Abord the Silver Train ! ( feat joan ). Encore une fois,sachez que le moindre commentaire fait ma journé,et ça motive ma pauvre petite ame...*drama pose* non,serieusement,si vous avez lue,et même aimé ce chapitre,faite le moi savoir ça me feras super plaisir ! A la revoyure !

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  • eChapitre 3 : Dernier jour à Pangueos. 

     

    Notre quatrième personne semblait tout aussi grande, tout aussi autoritaire, et tout aussi droite que notre Joan. A la différence qu'un dur quotidien pouvait se lire sur les traits de son visage fatigué et mal lavé. On pouvait même distinguer une cicatrice empiétant au-dessus de son sourcil droit, à peine cachée par ses cheveux bruns coupés court. Ses yeux miel lançaient un regard nonchalant à Chris, qui lui répondit par un sourire satisfait, puis à Alyssa, qui cassa le silence en première.

     

    – Un premier volontaire ! 

     

    – Approche approche, tu dois bien avoir un nom. Reprit Chris, alors que la foule autour d'eux commençait à se dissiper.

     

    – Vous avez d'ce cran pour parler comme ça à toute une foule. Prenez ça pour un compliment.

     

    Il tendit sa main vers Alyssa qui lui serra vivement.

     

    – Gregory Weston, ancien militaire.

     

    Tout deux avait un sourire déjà complice au coin des lèvres.

     

    – Enchantée, et appelle-moi Alyssa, vue qu'on risque de passer un petit bout de temps ensemble, Répondît-elle.  Le volontaire n'eut pas eu le temps de reprendre, car Joan s'était avancé jusqu'à faire face à Gregory, puis déclara :

     

    – A votre place, je ne laisserais pas un mercenaire monter à bord de votre ... "Train" .

     

    De suite, Gregory haussa le ton, comme si il avait la routine d'entendre ce genre de remarque tout les jours... Qui sait ? En tout cas, vu les visages étonnés des deux cousins du premier chapitre, si il y avait quelqu'un qui devait le savoir, c'était bien Joan.

     

    – J'ai dis ancien soldat, le blondinet n'entend pas bien ?

     

    – Ancien soldat d'une troupe de mercenaires, quand on veut cacher la vérité, on évite d'avoir le numéros de son régiment sur son blouson. 

    Rétorqua le dit blondinet en pointant du doigt le numéros inscrit : 44, la troupe nationale polyvalente. Regroupement de jolis mots pour dire qu'il s'agit de soldats "à louer" pour les Etats du continents. On fait alors, encore une fois, l'usage de jolis mots lorsqu'on explique que si un tel régiment existe pour Pangueos, c'est parce que c'est soit disant l'État principal. Encore une fois, ce n'est qu'un moyen de faire tourner l'économie cet ville, le fameux "état capital" de la Pangué. L'ironie la plus profonde étant que, à plusieurs reprises ,cette même armée fut "louée" par des Etats qui par la suite on attaqué Pangueos...ce qui peut expliquer la mauvaise réputation de ce régiment numéro 44. Ainsi que la démission de nombreux soldats. Enfin, nombreux, on ne refuse rien quand c'est bien payé. 

     

    Et comme il est dur pour un soldat qui a déserté de changer d'horizon quant les seuls rails sont forgés d'or.  Et oui, interdit de changer d'Etat sur ce continent. Tu nais à Pangueos, tu crèves à Pangueos. Ou bien, tu optes pour la "technique Aghan" comme on appelle dans le milieu. Ce monde est remplit d'étranges lois...

     

    Mais revenons à notre crêpage de chignon. Chris attendis que la foule autour des quatre se disperse complètement avant de s'interposer entre Joan et Gregory.

     

    – Ce n'est pas comme si on avait le luxe de trier les volontaires,Joan.

     

    Chris se tourna vers l'intéressé avec un sourire poli au milieu de son visage, pas besoin d'en rajouter dans ce genre de situation.  

     

    – Et puis, ne va pas me faire croire que tu t'inquiète pour nous. 

     

    – Je m'inquiète pour l'avenir de cet équipage, nuance. Je ne sais pas si ça te dérangerais de te faire tuer dans ton sommeil par un inconnu, mais moi si. 

     

    ....

     

    S'en suivit un long, treeeeees long silence avant que Chris fronce les sourcils et réponde :

     

    –...Je ne te suis pas.

    – Je crois que c'est sa manière de faire comprendre qu'il est volontaire, chuchotas Alyssa. 

    Weston, quand à lui, haussa les épaule comme si le fait était évident pour tout le monde.

    A croire que non, car à peine le boiteux avais réalisé qu'il lança un regard froid à sa cousine. Comme pour lui faire comprendre qu'elle avait interêt d'avoir une excellente raison de garder le blondinet à bord. Le léger hochement de tête qu'il reçut en guise de réponse mit fin à leurs discussion muette. Et Chris reprit d'un ton monotone, comme si il hésitait encore sur les mots qu'il employais.

     

    – Gregory Weston, Wes c'est bien, ça fait plus court... Es-ce que tu as de quoi payer ta part de tribu ?

     

    – Oui. Mais de quoi acheter un deuxième wagon ? Pas qu'avec mon or.

     

    – Hu, les temps sont durs quant notre pôpa n'est pas haut placé ! Marmonnais Alyssa d'un ton de sarcasme. A ces mots, Joan lui adressa un regard meurtrier. A croire que tout le monde à une corde sensible. Et allez savoir pourquoi, mais la brunette sait toujours quelle corde pincer quant il s'agit de taper sur les nerfs. 

     

    – Au dernières nouvelle, si j'accepte à mes dépends de passer peut-être plus d'un an cloitré avec un mercenaire, un boiteux et la dernière des impertinentes, ce n'est pas par goût du voyage.

     

    – Toi ? J'ai du mal à imaginer que tu fasses ça pour l'argent, tu n'as pas l'air d'en manquer...

     

    – J'ai mes raisons.

     

    – Alyssa ! Interrompit Chris d'un air faussement réprimant. Cesse d'harceler notre équipage avec tes questions ! 

     

    – Notre équipage ? Je n'ai pas encore signé ! Repris Wes sans sérieux. 

     

    –  Bah tu signeras au Kellmer, c'est ma tournée ! Dis Chris tout en dépassant Alyssa et Wes, qui avaient l'air -deja?-  complices, leurs offrant à chacun une tape sur l'épaule. Et les quatre se mirent en route.

     

    _________

     

    Ah, Le Kellmer.

     

    On a tous ce bar de campagne non pas mal famé mais pas famé du tout. Ces vieux meubles de bois rafistolés de partout; ces quelques habitués; ce patron radin et un poil pervers...Le Kellmer était l'un de ces bars. Si peu fréquenté que les prix s'écrasaient au fur et à mesure que la ville s'enfonçait dans l'hivers.

    Des chandelles placées de ça, de là, étaient les seules sources de lumière qui permettaient de voir plus clair dans ce qui s'apparentait plus à un taudis qu'a une taverne. Le patron du bar, aigris et ridé, lavait des choppe pourtant déjà propre d'un mouvement quasi-mécanique lorsque la porte de son modeste commerce s'ouvrit. Laissant entrer quatre figures familières. Leurs pas firent écho dans la pièce vide jusqu'à ce qu'ils s'asseyent au comptoir et que le patron récite sa phrase bien stéréotypée : 

     

    – Je vous sert quelque chose ? 

    – Deux choppe, répondit Alyssa, puis elle se retourna vers Wes, qui tourna sa tête vers le patron avec un fin sourire avant de lui répondre : 

    – La même chose.

    – Trois chope. Reprit-elle.

    – Quatre. Corrigea Joan, soupirant. Il avait lâché l'affaire. A moitié accablé par le manque de manières du reste de l'équipage, et à moitié rassuré devant la perspective de passer du temps avec n'importe qui d'autre que ses deux "gardes du corps" qu'il avait semé en partant de la grande place. 

     

    Les quatre compagnons prirent place et ainsi commença leur débat, après tout, c'était la mise en place du contrat le plus important de leur vie. Dur à imaginer lorsqu'on est âgé que de 16 ou 17 ans n'est-ce-pas ? Vous allez me répondre que c'est aussi dur de vivre seul à cet âge la. Mais ici, à Pangueos, c'est la norme. Chaque humain naît adulte, avec des droits d'adulte, et grandit assez à l'écart de ces parents. Cette absence de lois vis-à-vis de la jeunesse peut expliquer le fait que Chris et Alyssa vivent tout seuls dans une locomotive. 

    ...

    Ça n'explique pas la locomotive, mais là n'est pas le coeur du sujet.  L'important, en ce moment même, c'est ce qui se trame dans ce vieux bar. La taverne commençait à se remplir au fur et à mesure que la nuit tombait, les rires résonnaient de plus en plus entre ces quatre murs miteux, et plus l'alcool montait à la tête de nos protagonistes, plus on s'éloignait du sujet de départ.

     

    – ...... Mais en fait j'étais pas mort, j'avais juste fait une indigestion ! S'exclamas Wes, finissant ainsi son absurde histoire avec un rire franc couvrant ceux des autres.

     

    Aussi dépourvu de sens que ce ragot semblait être, il était parfaitement compréhensible pour les quatre jeunes adultes dont les rires se mêlèrent au brouhaha de la salle. Le temps des affaires et des accords finit depuis plus d'une heure à présent. Alyssa et Wes échangeaient tous types de récit extravagants, tandis que Chris était du côté des bons écouteurs, avec Joan qui sirotait sa boisson affichant un léger sourire. L'équipage était prêt à continuer la soirée sous le signe des ragots lorsqu'une nouvelle figure fit son apparition dans le Kellmer. Une jeune fille au teint basané et aux cheveux noirs comme le charbon, coiffés en chignon. Ses yeux noirs eux aussi scrutaient nerveusement la salle puis s'arrêtèrent sur nos quatre protagonistes. Elle s'approcha alors d'eux et tapota l'épaule Gregory.

     

    – E-excusez moi ?

     

    Tous se retournèrent vers la jeune fille, comme pour l'inciter à continuer. 

     

    – Je m'appelle Elena, Elena Harris. J'étais la lors de votre discours...

     

    Elle se mis a regarder de coté, comme honteuse. 

     

    – Dites, Vous prenez encore des volontaires ? 

     

    Gregory lança un regard interrogatif à Chris. Ce dernier ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose mais se ravisa à la dernière minute. Par sûr d'avoir bien saisi la situation. Un autre volontaire ? Il tourna sa tête vers Alyssa qui ne semblait pas en savoir plus que lui. 

     

    Apres une deuxième discussion muette entre les deux cousins, Chris hochas la tête. 

     

    – Bien sûr, et puis, on ne peut rien refuser a une si jolie dam–Hé !  Ça va je rigole pas la peine de devenir violente Alyssa ! 

     

    La nouvelle arrivée sourit, toujours un peu nerveuse mais déjà rassurée : il y a encore de la place pour elle. Elle prit place à coté des quatre autres et peu à peu la discussion reprit son cours. Enfin, discussion, racontage de ragots et d'âneries en tout genre. Joan s'y était mis aussi, sans trop mettre à mal son image de fils model. Seul Chris restait silencieux. 

     

    Pendant un instant, tout allait bien. Pendant un instant, c'était facile d'oublier que demain ils allaient ensemble s'aventurer là d'où personne n'était revenu voir même là où personne n'était allé.  

    Mais laissons-leurs cette soirée d'ignorance. Nos cinq aventuriers en ont bien besoin. Car demain, ils mettent les voiles. 

     

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