• Chapitre 3 : Dernier jour a Panguéos

    eChapitre 3 : Dernier jour à Pangueos. 

     

    Notre quatrième personne semblait tout aussi grande, tout aussi autoritaire, et tout aussi droite que notre Joan. A la différence qu'un dur quotidien pouvait se lire sur les traits de son visage fatigué et mal lavé. On pouvait même distinguer une cicatrice empiétant au-dessus de son sourcil droit, à peine cachée par ses cheveux bruns coupés court. Ses yeux miel lançaient un regard nonchalant à Chris, qui lui répondit par un sourire satisfait, puis à Alyssa, qui cassa le silence en première.

     

    – Un premier volontaire ! 

     

    – Approche approche, tu dois bien avoir un nom. Reprit Chris, alors que la foule autour d'eux commençait à se dissiper.

     

    – Vous avez d'ce cran pour parler comme ça à toute une foule. Prenez ça pour un compliment.

     

    Il tendit sa main vers Alyssa qui lui serra vivement.

     

    – Gregory Weston, ancien militaire.

     

    Tout deux avait un sourire déjà complice au coin des lèvres.

     

    – Enchantée, et appelle-moi Alyssa, vue qu'on risque de passer un petit bout de temps ensemble, Répondît-elle.  Le volontaire n'eut pas eu le temps de reprendre, car Joan s'était avancé jusqu'à faire face à Gregory, puis déclara :

     

    – A votre place, je ne laisserais pas un mercenaire monter à bord de votre ... "Train" .

     

    De suite, Gregory haussa le ton, comme si il avait la routine d'entendre ce genre de remarque tout les jours... Qui sait ? En tout cas, vu les visages étonnés des deux cousins du premier chapitre, si il y avait quelqu'un qui devait le savoir, c'était bien Joan.

     

    – J'ai dis ancien soldat, le blondinet n'entend pas bien ?

     

    – Ancien soldat d'une troupe de mercenaires, quand on veut cacher la vérité, on évite d'avoir le numéros de son régiment sur son blouson. 

    Rétorqua le dit blondinet en pointant du doigt le numéros inscrit : 44, la troupe nationale polyvalente. Regroupement de jolis mots pour dire qu'il s'agit de soldats "à louer" pour les Etats du continents. On fait alors, encore une fois, l'usage de jolis mots lorsqu'on explique que si un tel régiment existe pour Pangueos, c'est parce que c'est soit disant l'État principal. Encore une fois, ce n'est qu'un moyen de faire tourner l'économie cet ville, le fameux "état capital" de la Pangué. L'ironie la plus profonde étant que, à plusieurs reprises ,cette même armée fut "louée" par des Etats qui par la suite on attaqué Pangueos...ce qui peut expliquer la mauvaise réputation de ce régiment numéro 44. Ainsi que la démission de nombreux soldats. Enfin, nombreux, on ne refuse rien quand c'est bien payé. 

     

    Et comme il est dur pour un soldat qui a déserté de changer d'horizon quant les seuls rails sont forgés d'or.  Et oui, interdit de changer d'Etat sur ce continent. Tu nais à Pangueos, tu crèves à Pangueos. Ou bien, tu optes pour la "technique Aghan" comme on appelle dans le milieu. Ce monde est remplit d'étranges lois...

     

    Mais revenons à notre crêpage de chignon. Chris attendis que la foule autour des quatre se disperse complètement avant de s'interposer entre Joan et Gregory.

     

    – Ce n'est pas comme si on avait le luxe de trier les volontaires,Joan.

     

    Chris se tourna vers l'intéressé avec un sourire poli au milieu de son visage, pas besoin d'en rajouter dans ce genre de situation.  

     

    – Et puis, ne va pas me faire croire que tu t'inquiète pour nous. 

     

    – Je m'inquiète pour l'avenir de cet équipage, nuance. Je ne sais pas si ça te dérangerais de te faire tuer dans ton sommeil par un inconnu, mais moi si. 

     

    ....

     

    S'en suivit un long, treeeeees long silence avant que Chris fronce les sourcils et réponde :

     

    –...Je ne te suis pas.

    – Je crois que c'est sa manière de faire comprendre qu'il est volontaire, chuchotas Alyssa. 

    Weston, quand à lui, haussa les épaule comme si le fait était évident pour tout le monde.

    A croire que non, car à peine le boiteux avais réalisé qu'il lança un regard froid à sa cousine. Comme pour lui faire comprendre qu'elle avait interêt d'avoir une excellente raison de garder le blondinet à bord. Le léger hochement de tête qu'il reçut en guise de réponse mit fin à leurs discussion muette. Et Chris reprit d'un ton monotone, comme si il hésitait encore sur les mots qu'il employais.

     

    – Gregory Weston, Wes c'est bien, ça fait plus court... Es-ce que tu as de quoi payer ta part de tribu ?

     

    – Oui. Mais de quoi acheter un deuxième wagon ? Pas qu'avec mon or.

     

    – Hu, les temps sont durs quant notre pôpa n'est pas haut placé ! Marmonnais Alyssa d'un ton de sarcasme. A ces mots, Joan lui adressa un regard meurtrier. A croire que tout le monde à une corde sensible. Et allez savoir pourquoi, mais la brunette sait toujours quelle corde pincer quant il s'agit de taper sur les nerfs. 

     

    – Au dernières nouvelle, si j'accepte à mes dépends de passer peut-être plus d'un an cloitré avec un mercenaire, un boiteux et la dernière des impertinentes, ce n'est pas par goût du voyage.

     

    – Toi ? J'ai du mal à imaginer que tu fasses ça pour l'argent, tu n'as pas l'air d'en manquer...

     

    – J'ai mes raisons.

     

    – Alyssa ! Interrompit Chris d'un air faussement réprimant. Cesse d'harceler notre équipage avec tes questions ! 

     

    – Notre équipage ? Je n'ai pas encore signé ! Repris Wes sans sérieux. 

     

    –  Bah tu signeras au Kellmer, c'est ma tournée ! Dis Chris tout en dépassant Alyssa et Wes, qui avaient l'air -deja?-  complices, leurs offrant à chacun une tape sur l'épaule. Et les quatre se mirent en route.

     

    _________

     

    Ah, Le Kellmer.

     

    On a tous ce bar de campagne non pas mal famé mais pas famé du tout. Ces vieux meubles de bois rafistolés de partout; ces quelques habitués; ce patron radin et un poil pervers...Le Kellmer était l'un de ces bars. Si peu fréquenté que les prix s'écrasaient au fur et à mesure que la ville s'enfonçait dans l'hivers.

    Des chandelles placées de ça, de là, étaient les seules sources de lumière qui permettaient de voir plus clair dans ce qui s'apparentait plus à un taudis qu'a une taverne. Le patron du bar, aigris et ridé, lavait des choppe pourtant déjà propre d'un mouvement quasi-mécanique lorsque la porte de son modeste commerce s'ouvrit. Laissant entrer quatre figures familières. Leurs pas firent écho dans la pièce vide jusqu'à ce qu'ils s'asseyent au comptoir et que le patron récite sa phrase bien stéréotypée : 

     

    – Je vous sert quelque chose ? 

    – Deux choppe, répondit Alyssa, puis elle se retourna vers Wes, qui tourna sa tête vers le patron avec un fin sourire avant de lui répondre : 

    – La même chose.

    – Trois chope. Reprit-elle.

    – Quatre. Corrigea Joan, soupirant. Il avait lâché l'affaire. A moitié accablé par le manque de manières du reste de l'équipage, et à moitié rassuré devant la perspective de passer du temps avec n'importe qui d'autre que ses deux "gardes du corps" qu'il avait semé en partant de la grande place. 

     

    Les quatre compagnons prirent place et ainsi commença leur débat, après tout, c'était la mise en place du contrat le plus important de leur vie. Dur à imaginer lorsqu'on est âgé que de 16 ou 17 ans n'est-ce-pas ? Vous allez me répondre que c'est aussi dur de vivre seul à cet âge la. Mais ici, à Pangueos, c'est la norme. Chaque humain naît adulte, avec des droits d'adulte, et grandit assez à l'écart de ces parents. Cette absence de lois vis-à-vis de la jeunesse peut expliquer le fait que Chris et Alyssa vivent tout seuls dans une locomotive. 

    ...

    Ça n'explique pas la locomotive, mais là n'est pas le coeur du sujet.  L'important, en ce moment même, c'est ce qui se trame dans ce vieux bar. La taverne commençait à se remplir au fur et à mesure que la nuit tombait, les rires résonnaient de plus en plus entre ces quatre murs miteux, et plus l'alcool montait à la tête de nos protagonistes, plus on s'éloignait du sujet de départ.

     

    – ...... Mais en fait j'étais pas mort, j'avais juste fait une indigestion ! S'exclamas Wes, finissant ainsi son absurde histoire avec un rire franc couvrant ceux des autres.

     

    Aussi dépourvu de sens que ce ragot semblait être, il était parfaitement compréhensible pour les quatre jeunes adultes dont les rires se mêlèrent au brouhaha de la salle. Le temps des affaires et des accords finit depuis plus d'une heure à présent. Alyssa et Wes échangeaient tous types de récit extravagants, tandis que Chris était du côté des bons écouteurs, avec Joan qui sirotait sa boisson affichant un léger sourire. L'équipage était prêt à continuer la soirée sous le signe des ragots lorsqu'une nouvelle figure fit son apparition dans le Kellmer. Une jeune fille au teint basané et aux cheveux noirs comme le charbon, coiffés en chignon. Ses yeux noirs eux aussi scrutaient nerveusement la salle puis s'arrêtèrent sur nos quatre protagonistes. Elle s'approcha alors d'eux et tapota l'épaule Gregory.

     

    – E-excusez moi ?

     

    Tous se retournèrent vers la jeune fille, comme pour l'inciter à continuer. 

     

    – Je m'appelle Elena, Elena Harris. J'étais la lors de votre discours...

     

    Elle se mis a regarder de coté, comme honteuse. 

     

    – Dites, Vous prenez encore des volontaires ? 

     

    Gregory lança un regard interrogatif à Chris. Ce dernier ouvrit la bouche comme pour dire quelque chose mais se ravisa à la dernière minute. Par sûr d'avoir bien saisi la situation. Un autre volontaire ? Il tourna sa tête vers Alyssa qui ne semblait pas en savoir plus que lui. 

     

    Apres une deuxième discussion muette entre les deux cousins, Chris hochas la tête. 

     

    – Bien sûr, et puis, on ne peut rien refuser a une si jolie dam–Hé !  Ça va je rigole pas la peine de devenir violente Alyssa ! 

     

    La nouvelle arrivée sourit, toujours un peu nerveuse mais déjà rassurée : il y a encore de la place pour elle. Elle prit place à coté des quatre autres et peu à peu la discussion reprit son cours. Enfin, discussion, racontage de ragots et d'âneries en tout genre. Joan s'y était mis aussi, sans trop mettre à mal son image de fils model. Seul Chris restait silencieux. 

     

    Pendant un instant, tout allait bien. Pendant un instant, c'était facile d'oublier que demain ils allaient ensemble s'aventurer là d'où personne n'était revenu voir même là où personne n'était allé.  

    Mais laissons-leurs cette soirée d'ignorance. Nos cinq aventuriers en ont bien besoin. Car demain, ils mettent les voiles. 

     

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